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BEAUCOUP TROP SALÉ

«Le marketing fait bien son travail», relève Eléa Schneeberger, diététicienne chez MK-Nutrition à Genève. «Ce sont des produits vegans que l’on voit partout, poussés en avant par le veganuary (janvier végétarien) et par les réseaux sociaux. On peut comprendre que certaines personnes ne mangent plus de viande pour des raisons éthiques et qu’on leur propose des alternatives. Mais croire que c’est bon pour la santé, parce que c’est à base de plantes, est une erreur.»

D’abord, il n’y a pas lieu de parler de viande, de lait ou d’oeufs, car ce ne sont pas des protéines animales. Ces produits contiennent des protéines, mais souvent beaucoup moins. «C’est un recours ultime, il vaut mieux manger cela plutôt qu’aucune protéine, poursuit la jeune diététicienne, mais ce sont des produits ultra-transformés. Ils contiennent de très nombreux ingrédients, plus de 15 parfois, et des composants qui n’existent pas dans nos cuisines, des arômes, des épaississants, des additifs, bref des choses chimiques. Par ailleurs, ils sont beaucoup trop salés et trop gras. »

Mais, alors, que fait-on si on veut diminuer ou arrêter complètement la viande? «Les gens qui consomment encore de la viande ont peu de risque de carence, pour eux, ces produits n’ont aucun intérêt. Que l’on mange moins de protéines animales ou plus du tout, la meilleure option est de les remplacer par des aliments bruts, comme les légumineuses ou le tofu. Associer, par exemple, des lentilles avec une céréale comme le riz, permet de compenser certains acides aminés que l’on trouve dans la viande.» Le conseil global par rapport à ces produits? «Considérer qu’ils sont tout en haut de la pyramide alimentaire, comme les chips et les viennoiseries, à consommer le moins possible, exceptionnellement, car ce ne sont pas de bons produits du point de vue nutritif. »

Et pour ce qui est du goût? Manuella Magnin, rédactrice en chef du site www.gout.ch et consultante en gastronomie, ne mâche pas ses mots: «J ’en ai beaucoup testé et goûté, je dis clairement non. Les gens cherchent dans ces produits des réminiscences de la viande ou du fromage, car ils aiment ça, et cela leur manque. Mais si on mange un produit censé ressembler à ce que l’on aime, on va comparer et, gustativement, on ne peut qu’être déçu.» La journaliste relève aussi l’excès de sel. «Comme la base est fade, on surcharge en exhausteurs de goût et condiments, c’est beaucoup trop salé. »

Manuella Magnin précise que c’est un énorme marché pour l’industrie. «Pour nous donner bonne conscience parce que nous savons que nous devons manger moins de viande. Mais si on veut faire cela, il faut cuisinier des produits non transformés. Les vrais vegans ou végétariens le font très bien. Un risotto, c’est facile et rassasiant par exemple. Et j’ai passé trois semaines en Inde à me nourrir sans aucune viande… et c’était parfait. Et bon!

«Croire que c'est bon pour la santé... est une erreur »

ELÉA SCHNEEBERGER, DIÉTÉTICIENNE

LE MONDE DE MARTINA

fr-ch

2023-03-01T08:00:00.0000000Z

2023-03-01T08:00:00.0000000Z

https://generations.pressreader.com/article/282321094581029

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